Sortie le10 mai 2020 par Daniel Heiniger

Le mouvement vert a reçu un réveil urgent.

Certains de ses membres les plus éminents sont devenus des dénonciateurs et des hérétiques. Ils attirent l'attention sur la sale réalité que peu d'écologistes veulent reconnaître que les énergies vertes telles que le soleil et le vent sont inefficaces et peu fiables lorsqu'il s'agit de produire de l'énergie, et qu'elles sont également très polluantes, gourmandes en ressources et en terres et que les milliardaires agressifs et débordants sont derrière.

Il y a deux semaines, le cinéaste activiste documentaire Michael Moore - un héros de la gauche politique pour ses attaques contre tout, de l'ancien président américain George W. Bush aux maux de la mondialisation et du capitalisme - a publié son nouveau documentaire «Planet of the Humains » (« Planet of Humans »). Le film montre les inconvénients de l'énergie éolienne et solaire et des biocarburants.

Depuis lors, les lobbyistes de l'énergie verte ont hurlé pour protester. Il y a une semaine, l'employé et courtier en électricité verte de Justin Trudeau, Gerald Butts, est allé sur Twitter pour dénigrer le documentaire: «J'espère que la planète des humains de Michael Moore sera le dernier souffle haletant du déni du climat. C'est une triste fin de carrière pour Moore. »

Mais le film compte à ce jour plus de six millions de vues. Ce n'est pas une respiration sifflante. Au lieu de cela, c'est un sermon porté par une colère juste, qui est d'autant plus crédible et convaincant qu'il vient de Moore et du réalisateur Jeff Gibbs, qui croyaient autrefois fermement à la promesse mystique que la puissance du vent et du soleil pour guérir le Pour utiliser des planètes.

" Je pense que cela a un impact énorme", a déclaré Michael Shellenberger, le plus grand intellectuel public nord-américain pour l'énergie propre, à propos du film.

Les lobbyistes de l'industrie verte sont à juste titre inquiets, explique Shellenberger. «Cela arrive à un moment où les gouvernements doivent décider de continuer ou non de gaspiller l'argent des contribuables sur les subventions aux énergies renouvelables, et je crois simplement que de nombreux gouvernements mettront fin à ces subventions.

V.O. (anglais)

 

Je ne vais pas prétendre que chaque détail de ce dernier film de Moore est parfaitement juste et correct. Ce n'est pas le cas. Néanmoins, le film est applaudi par les observateurs de la scène énergétique mondiale, du californien Shellenberger, ancien conseiller du président Barack Obama pour l'énergie propre, à l'analyste énergétique Peter Tertzakian de Calgary.

Le film ne montre pas les avantages de l'énergie solaire sur les toits d'une ville, dit Tertzakian dans son podcast d' ARC Energy, mais cette lacune lui convient.

Le film est choquant avec des images de déforestation imprudente pour les biocarburants, l'extraction à ciel ouvert de métaux rares utilisés pour l'énergie solaire, et de vastes étendues de terrain nécessaires pour les centrales solaires à grande échelle. "Il ne fait aucun doute que le film a choisi le pire, mais il faut parfois le faire pour réveiller les gens", explique Tertzakian.

« Il dit vraiment ce que je dis depuis longtemps que rien dans le monde de l'énergie ne vient gratuitement sans aucune conséquence écologique… Je pense que parfois il faut frapper les gens sur la tête pour faire passer ce concept ... Je pense que le mouvement environnemental a vraiment présenté l'image de l'énergie verte comme une panacée pour des quantités infinies d'énergie bon marché, gratuite et propre. Mais je pense que le film exprime assez bien qu'il n'y a pas de panacée.

Une critique courante est que le documentaire ne prend pas en compte toutes les technologies solaires, éoliennes et de batteries nouvelles et améliorées. Cependant, Shellenberger souligne que cette nouvelle technologie n'est que légèrement meilleure que l'ancienne. Par exemple, l'efficacité des panneaux de cellules solaires en silicium cristallin les plus couramment utilisés n'a augmenté que de 2% au cours des 10 dernières années. Les parcs solaires et éoliens consomment toujours d'énormes quantités de terres et de ressources de production.

Le documentaire est profond et inutilement pessimiste. Il soutient que l'humanité doit réduire radicalement son nombre et sa consommation d'énergie. Shellenberger, dont le nouveau livre « Apocalpyse Never» sortira le 30 juin, ne croit pas que la chute soit proche. Au lieu de cela, il fait pression pour l'énergie nucléaire, une source d'énergie fiable, puissante et sobre en carbone.

L'énergie nucléaire n'est pas mentionnée dans le film, mais Shellenberger se dit largement satisfait du documentaire. «Au moins on reconnaît enfin l'éléphant dans la pièce, à savoir que les énergies renouvelables sont faibles en énergie et ont un impact énorme sur l'environnement.

Certains Verts ont exhorté Moore, Gibbs et leurs partenaires de production à retirer le film et à s'excuser. "Il est révélateur que l'impulsion était vers la censure", explique Shellenberger à propos de ces militants verts. «Pourquoi ne pas simplement débattre? Parce qu'ils en ont évidemment peur. »

Mais le mouvement de l'énergie verte est en effet à juste titre inquiet. Comme rien d'autre avant elle, le documentaire de Moore révèle son sale secret à ceux qui ont le plus besoin de l'entendre.