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Echos > 2012 > Tribune de Genève - « Les éoliennes présentent un risque, comme la fumée passive »

Tribune de Genève5 juillet 2012
par Patrick Chuard

« Les éoliennes présentent un risque, comme la fumée passive »

Une étude affirme que les éoliennes ne représentent pas de risques majeurs pour la santé. Faux, rétorque Félix Gueissaz, le médecin qui préside le front d'opposition antiéolien dans l'arc jurassien. Les atteintes sur la population sont réelles.

Les éoliennes ne représentent pas de risques majeurs pour la santé. Mais elles ont un impact sur la qualité de vie. Telles sont les conclusions de la première étude sur le sujet, présentée aujourd'hui par les autorités jurassiennes. Questions à Félix Gueissaz, dermatologue neuchâtelois et président de l'association Pro-Crêtes, laquelle fédère le combat contre l'implantation de rotors géants dans tout l'arc jurassien.

  • Les éoliennes n’ont pas d’impact sur la santé… Mauvaise nouvelle pour vous?

    Félix Gueissaz: Non, l’étude dit qu’il n’y a pas de risque majeur. Ce n’est pas du tout la même chose ! Ce sont effectivement des risques mineurs. Avec cette étude on reconnaît officiellement que les éoliennes représentent une gêne, source d’irritations ou de maux de tête. C’est d’ailleurs très bien que les autorités jurassiennes se préoccupent de ce problème. L’Office fédéral de l’environnement mène également une étude et devrait faire un rapport d’ici 2013.

  • Mais des risques mineurs, c’est assez négligeable, non?

    Pas du tout, c’est important ! Avec la fumée passive on est également dans un risque mineur. Et on prend en Suisse des mesures extraordinaires contre la fumée. On ne peut pas d’un autre côté accepter des nuisances reconnues, comme c’est désormais le cas avec les éoliennes, sous le prétexte qu’elles ne sont pas majeures. Elles doivent être moins que mineures. On peut considérer que le trafic routier présente également une atteinte mineure à la santé, et pourtant les normes antibruit face à la voiture sont gigantesques.

  • Votre lecture de l’étude est donc différente de celle du gouvernement jurassien…

    Oui, avec une vision de santé publique, les résultats sont très différents de la lecture des autorités qui ont une approche d’entrepreneur. Je trouve d’ailleurs que la façon de communiquer du Jura n’est pas très juste. Aujourd’hui en Suisse la qualité de vie des gens est très importante. Mais il reste les autres débats : l’impact sur le paysage, la rentabilité économique et l’efficacité dans le futur mix énergétique de la Suisse. Comme aujourd’hui on ne se pose même pas la question de savoir s’il faut, oui ou non, implanter des éoliennes, tout questionnement est le bienvenu.

  • Pensez-vous qu’avec cette étude contribuera à débloquer la situation dans le Jura?

    Non. Car le problème c’est que les Jurassiens ont fait très fort avec les implantations catastrophiques d’éoliennes au Peuchapatte et à Saint-Brais. On peut difficilement faire pire. Il faut aussi que les gens aillent voir le Noirmont. Quand on s’y trouve et qu’on voit ces moulins à vent géants, on comprend que c’est un enfer pour ce village. On devrait offrir aux théoriciens de la ville une nuit au Noirmont avant de se prononcer sur les impacts des éoliennes...

  • Selon vous, devrait-on renoncer aux éoliennes?

    Je ne dis pas qu’il ne faut pas étudier la piste de l’éolien. Mais étudions les autres domaines, la biomasse, l’hydraulique et le solaire aussi bien qu’on l’a fait dans l’éolien, avant de prendre des décisions. Je souhaiterais que la Confédération s’implique davantage dans ces énergies renouvelables pour éviter que chacun fasse son petit truc dans son coin n’importe comment.

(Newsnet)

Tribune de Genève | 5 juillet 2012


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